Aujourd’hui, on passe à la vitesse supérieure : il ne s’agit plus de simplement quantifier son corps, désormais. Il s’agit de sauvegarder son code génétique et transformer les cellules prélevées en cellules souches. Ensuite, vous pourrez les utiliser pour faire pousser des membres ou des organes ! Ce concept, plus proche de la science-fiction que de la réalité, pourrait vite voir le jour grâce la société Scéil (filiale de Cellectis). Pourtant, même s’il paraît prometteur, le sujet fait surgir de nombreuses polémiques potentielles. Décryptage.
Le projet Scéil consiste à récupérer des tissus humains (typiquement, de la peau) et de les conserver dans de l’azote liquide à -180°c. Si jamais le donneur-client subit des dommages, on peut utiliser cette sauvegarde : on transforme ces cellules de peau en ce qu’on appelle des iPS (Cellules souches pluripotentes induites), grâce à un rétrovirus modifié. Ces nouvelles cellules permettent de cultiver n’importe quel type de tissu humain. Et potentiellement, de créer des organes ou des membres de remplacement, en cas de blessures.
Sur le papier, cela semble génial. Mais pourtant, on se rend compte qu’on doit faire face à trois gros problèmes.
1) La fiabilité. Les iPS ne sont pas pour le moment utilisables en tant que tels pour guérir les maladies. Si l’on sait transformer des cellules normales en cellules souches, on ne sait pas encore, pour le moment, développetr l’organe final. Non seulement le service ne fonctionne pas, mais il peut de plus donner de faux espoirs au malades. Voir cet article pour plus d’informations.
2) Le prix. Il vous coûtera au minimum 60.000$ pour faire stocker vos cellules, puis 500$ par an pour la conservation. Ce type de service n’est donc réservé qu’aux personnes les plus fortunées. Cela contredit la philosophie d’accès des soins à tous. Même source.
3) Le risque. Comme les iPS n’ont pas encore été testées en situation réelle, on ne sait pas si les organes conçus seront sans dangers pour le patient. Ils pourraient être défaillants, ou provoquer des cancers par génération chaotiques de cellules surnuméraires. Voir cet autre article.
On le voit, le projet de Scéil pose de véritables problèmes, qui auront besoin d’être résolus avant que cette technologie soit pleinement acceptée. Un avantage, toutefois : comme ces cellules souches ne viennent pas d’embryon, on évite certaines polémiques, notamment religieuses. Dans tout les cas, chiffrer et sauvegarder les données de son propre corps va devenir un fait de société beaucoup plus important qu’à l’heure actuelle.
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