Allez, on s’est bien pris le chou pendant une semaine. Bienvenue à Gattaca, Deus Ex, Wall-e et enfin Takeshi Kovacs, il est temps de faire une pause. Aujourd’hui, on va tout simplement parler d’œuvres de science-fiction qui exploitent le thème des objets connectés et du quantified self. Un petit tour d’horizon pour bien finir la semaine. C’est parti !
1] Time Out
Time Out prend place dans un univers où plus personne ne meurt. On s’arrête de vieillir à 25 ans, et le temps de vie sert de monnaie. Un jeune homme, après avoir perdu sa mère par manque de temps, décide d’attaquer des banques pour récupérer le temps confisqué par la classe dirigeante.
À quoi ça nous fait penser ? À Ignite Wellness ! Nous n’en sommes pas encore à être immortels, ni à mourir sur commande. Mais l’idée de connaître son temps de vie restant en titille déjà certains. Personnellement je trouve ça un peu inquiétant…
2] Blade Runner
Dans Blade Runner, qu’on ne présente plus, des androïdes hyper-réalistes sont traqués par une unité de police spécialisée pour les détecter. Ils utilisent pour cela le test de Voight-Kampff, mesurant le niveau de stress de la personne testée face à des questions préparées à l’avance.
À quoi ça nous fait penser ? Au Muse d’Interaxon, et surtout au PIP. Il existe un certains nombre de capteurs qui tentent de percer les mystère de notre cerveau, avec des exercices adaptés pour le stimuler de manière spécifique. Heureusement, on ne les utilise pas encore pour débusquer des robots tueurs.
3] Le 5e élément
Dans le 5e élément, Bruce Willis tente d’arrêter de fumer. Ses cigarettes se réduisent peu à peu chaque jour, livrées à domicile.
À quoi ça nous fait penser ? Nous ne sommes pas encore livrés en cigarettes à domicile (ce serait cool !), mais il existe déjà des applications et sites pour vérifier votre consommation. Comme Umanlife, par exemple.
4] Iron-Man
Tony Stark, play-boy milliardaire et génie, devient un super-héros en créant une armure de combat assisté, avec laquelle il combat toute sorte d’ennemis.
À quoi ça nous fait penser ? À tout. Iron-Man c’est un peu notre ancêtre à tous. Créé en 1963, son armure assiste ses fonctions vitales, lui permet de surveiller son corps, et lui donne accès à tout les canaux d’informations qui existent. Sans compter qu’elle vole et lui permet de détruire des chars. Vous connaissez quelque chose d’aussi complet ? Même la Basis joue petit bras à côté.
6] District 9
District 9 montre des réfugiés extraterrestres parqués sur Terre et surveillés par une société privée. L’un des agents de cette société est aspergé par un produit inconnu qui lui provoque des mutations génétiques. Il devient capable de manipuler la technologie extraterrestre.
À quoi ça nous fait penser ? L’idée de pouvoir débloquer des objets sans mot de passe ni clé est déjà ancienne, mais elle devient de plus en plus faisable. à court terme, on peut penser à la serrure Lockitron, qui s’ouvre avec votre smartphone. Mais des scientifiques travaillent déjà sur des techniques de cryptage génétique, qui pourraient radicalement changer notre perception du monde. Vous imaginez, une carte bancaire liée à votre ADN ?
7] Robocop
Alex Murphy, officier de police dans un Détroit futuriste, est laissé pour mort après avoir été attaqué. Sa mémoire est effacée et son corps modifié pour devenir l’agent de police parfait, apte à nettoyer les rues. Mais peu à peu, sa mémoire refait surface…
À quoi ça nous fait penser ? Robocop dispose de tout un arsenal : scanners thermiques, capteurs implantés… Une sorte de mélange entre les Google glass, les vêtements d’OMSignal et le Scanadu. À un niveau plus élevé que le notre, évidemment, mais le concept reste le même.
8] Neuromancien
Bon, ce n’est pas un film, mais un livre. Le livre qui a fondé le genre de science-fiction Cyberpunk. Case est un hacker qui s’est fait griller par ses anciens employeurs, et a perdu la faculté de se connecter à la Matrice des données. Une femme, Molly, une samouraï des rues, vient le chercher pour une mission qui va le mener depuis le Japon jusqu’à la Turquie, la Côte Est des USA, et enfin dans l’espace.
Le Neuromancien introduit une technologie intéressante : la simstim, tout simplement « simulation de stimulation ». Molly possède des implants qui émettent ce qu’elle voit, entend et ressent. Case possède le récepteur, et peut donc suivre tout ce que fait sa collègue en direct.
À quoi ça nous fait penser ? On en est là encore très loin, tant il est difficile d’analyser le fonctionnement du cerveau, et encore plus d’y implanter des capteurs. Mais si loin que ça ? Entre Foursquare qui trace vos mouvements en permanence, et le Memoto qui enregistre toute votre vie, le futur ne semble pas si éloigné.
9] Pour finir
On renverse l’idée : Chloé Fan a tracké sa consommation cinématographique pendant 11 ans. Elle peut désormais savoir ce qui la pousse à regarder un film, voir comment ses goûts changent avec l’âge, avec qui était-elle, combien a-t-elle dépensé… Et se surprendre elle-même ! Intéressant, non ?
Et il y en aurait tellement d’autres… De manière générale, la technologie futuriste est souvent sensée nous faciliter la vie, et nous permettre d’accéder à de nouvelles informations. Tout comme le quantified self et les objets connectés. Pas étonnant qu’on retrouve souvent l’un dans l’autre. Pourtant, on remarque qu’à de rares exceptions, ce sont toujours des éléments de décor. Le quantified self manquerait-il de souffle épique ?
Ah tiens, au fait, avant que vous partiez : vous avez sans doute remarqué le ton un brin pessimiste des quatre articles précédents. Je tiens à préciser que j’ai volontairement forcé le trait, afin de pouvoir poser les questions. Evidemment, nous ne finirons pas en cyborgs décérébrés (enfin pas vous, j’espère). L’exercice consistait essentiellement à partir des situations les plus extrêmes pour en tirer des conséquences probables.
J’espère que vous avez apprécié. À la prochaine !
(L’image de couverture de l’article est tirée d’Avalon. Encore un très bon film de science-fiction, par Mamoruu Oshii, qui a aussi réalisé certains Ghost in the shell.)
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